Ce matin, beau temps sur le saumurois : la voiture reste sur le parking et je prends mon vélo pour aller travailler. Tout va bien, la boulangerie vient de rouvrir, quinze jours à manger du faux pain style banette , ça commençait à compter. Je monte la côte de Bournan, la pédale lègère et qu'on ne rit pas, la pédale légère, j'insiste et c'est là qu'arrivé en haut, je lis comme chaque jour l'affichette jaune du courrier de l'ouest : "deux cygnes retrouvés morts". d'habitude, ce sont de licenciements dont on nous parle ou des exploits du FC Saumur, des morts ou blessés graves de la circulation automobile. Une fois même où l'on avait titré "mort suspect au chemin vert", j'appris quelques jours plus tard par une dite- amie qui ne fait rien d'autre que de boire une litre de darjeeling en lisant, appelons ça, le journal, que le mort en question avait reçu huit coups de couteau : ce pouvait effectivement paraître suspect et en tout cas pas déjà imputable à la grippe aviaire tandis que ce matin, la mort du cygne suffisait pour me mettre en émoi, moi qui déjà la veille avais froid et qui sentais bien qu'au bout de mon nez perlaient quelques gouttes. L'aurais-je, ne l'aurais-je pas et irais-je aussi jeudi, comme à l'accoutumée, nager pour enfin couler, théâtral, dans le lac?