L'un se surnomme Sphinx et on sait ici toute notre aventure qui commença par une vitrine aux minéraux de prédilection pour prendre fin trop vite à l'arrêt du trente-huit. Un dernier regard après le compostage des billets et nous l'avons vu longer le square St-Jacques pour, nous l'apprendrons, le lendemain, rejoindre la Concorde à pied. Nous nous reverrons bientôt.
Un autre a choisi de s'appeler Haysi. Je l'imaginais car il est inévitable d'imaginer, je crois, la personne avec laquelle nous communiquons. Feignant d'ignorer tout ce que je puis apprendre des détails de sa personne - il chausserait du quarante quatre-, je le vois comme un garçon originaire d'Afrique du Nord sans doute à cause de sa verve, sa tournure d'esprit, sa vivacité qui ou me font rire ou me séduisent.
"En marge" reste pour moi mystérieux. J'aime son écriture qui n'est pas dans la droite ligne de ce qui s'écrit vite et sent le travail, la pensée, la pesée. Un garçon qui aime les mots, un garçon qui, sur son blog, illustre son propos de si belles photos, force le respect. Me racontera-t-il jamais ses voyages en Birmanie? Un pays que je ne pourrais évoquer ici qu'avec une profonde émotion tant nos séjours là-bas nous ont éblouis.
J'ai avec Marcus des contacts beaucoup moins fréquents bien que je visite son blog chaque jour. Ma presque vieillesse sent bien comme elle doit se tenir à distance de ceux qui n'ont pas les mêmes préoccupations ou, pour faire court, la même culture. On est aujourd'hui "gay", de mon temps "pédé" et j'ai la faiblesse de préférer ce dernier terme au premier. Notre réussite est peut-être d'avoir sorti "pédé" de l'ornière de l'injure mais c'est là un autre sujet. Donc outre que j'aime bien Marcus, je ne l'imaginais pas au-delà d'un ensemble de détails mais mon ami me surprit ce matin en me parlant de lui :"Marcus, ce doit être un beau garçon, un corps splendide, musclé, fort, à la peau hâlé, un garçon brun". Aussi à la question de savoir d'où l'imagination de mon ami tirait de pareilles conclusions, Jacky me répondit que tout était contenu dans le prénom, Marcus, l'Italie, les peplums (?), Rome et les bras sécuritaires dont le héros ceint sa bien-aimée.
L'accroche "Zorn" vint justement de son surnom. Enfin un germaniste mais rien, le nom d'un écrivain allemand, auteur je crois d'un livre qui a marqué et son esprit et celui aussi de mon professeur de dessin. Un livre que je lus, passant largement au-dessus. Celà me rappelle ce propos d'un des mes amis qui, à la question de savoir quel livre il choisirait s'il ne devait en retenir qu'un, me cita le Neveu de Wittgenstein et sur le champ m'en offrit un exemplaire car il en possédait plusieurs.
Sorte de chronique rapide du blog avec ses inévitables maladresses mais il faut aller vite et gagner bientôt la salle de bains.
Patrick est mon véritable prénom, je n'ai pas eu l'imagination suffisante pour en penser un d'approprié pour être ici. Jacky est aussi le vrai prénom de mon ami mais quand il se met à penser et quand il s'élève vers des sphères où mon poids m'empêche de m'élever, je l'appelle ' immensité '.