Quelques petites notes de musique pour fêter mon anniversaire : j'ai aujourd'hui quarante-huit ans.
à l'époque, je rêvais de peindre comme lui. à l'époque, je rêvais.
Jacky a trouvé le dessin réussi. Allez savoir pourquoi il l'a baptisé ' Clara Belle'.
Alexandre - sur la photo - est l'élève préféré, le petit protégé. Nous l'avons invité à nous accompagner en Italie mais voilà, il fut, avant Bellini, Lippi, Raphaël ou Fontana, question de filles et la timidité comme un peu l'inhibition ont fait du jeu des prémices une difficulté supplémentaire. Aussi avons nous favorisé l'approche et Jacky, l'oeil avisé, de détecter, de subodorer des pistes comme ici sur la place Navone, cette belle américaine qui se délectait d'un plat de pâtes dont, plus tard, sur la carte, je n'ai pu trouver l'équivalent...L'entreprise cependant échoua mais recommença à Florence pour atteindre son paroxysme à Venise où, comme le plan d'une bataille fut échafaudé pour se terminer dans la consolation d'une glace à la pistache vanté par le guide du routard.
Une à une, nous avons gratté les dalles blanches de la salle de cours. Une à une, jusqu'à n'en plus pouvoir, finissant allongés, l'oeil à quelques centimes à peine du sol pour regarder bien si cette trace-là avait disparu. Merci www.cif.be
Sitôt revenu, déjà reparti. Ma présence à Saumur ne sera effective qu'à compter de la toute fin du mois. Mon travail, des travaux d'aménagement à Tours, aussi et surtout aller consoler ma maman qui pleure absorberont quasi toute mon énergie d'ici là.
Je vous remercie d'être passé par là, Jean-Yves aussi de la délicate correction de mot 'enivrer' que je persiste depuis toujours à écrire avec deux 'n'. Peut-être tenterais-je un petit voyage à Vic sur Seille où Haysi m'a dit qu'on y montrait Friant mais privé de la compagnie de Jacky, trouverai-je la force?
Nous sommes revenus. Fatigués. Béats. De la pinacothèque du Vatican aux Offices en passant par le Palais Grassi, nous avons voulu tout écumer. Nous enivrer de beauté, nous rassasier de perfection, nous étonner à chaque pas. Ce voyage que je ne goûtais pas a priori, m' a comblé. Et bien fait rire aussi grâce à Jacky. N'a-t-il pas avant-hier poussé la porte d'un artisan occupé à façonner un masque et lui acheter jusqu'à la tête d'un crocodile, imitant ensuite l'animal d'un "crrrrr, crrrr" si bien que je n'obtenais plus d'autre réponse quand je demandais à Jacky ce qu'il souhaitait ou pensait. "Crrrr, crrrr, crrrr"
Il existe ici un passage secret qui dévoile jusqu'à mon adresse. Jean-Yves l'a découvert, qui m'a envoyé de ses vacances, une carte postale.
Moi qui n'aime rien tant que recevoir du courrier, que regarder ce que les autres ont choisi pour moi, que lire enfin quelques lignes réservées - mais, avant tout, qui n'aime rien tant que les surprises, je te remercie Jean-Yves de ton attention.
Déjà. Ce soir, il faudra aller au grenier choisir entre la grande valise jaune ou la bleue plus petite. A l'intérieur doivent encore être les stigmates du dernier voyage, plans de ville délavés par la mousson, billets d'avion, talons de vouchers, que sais-je, des timbres, des roupies, des laundry bags que nous emportons systématiquement. Il fut un temps encore récent où ceux de l'hôtel Taj Mahal de Bombay étaient brodés.
Nous partons de la gare de Bercy pour Rome, en couchettes. Un désir d'enfant, le bruit des rails, la longueur d'un voyage que je croyais n'avoir jamais fait mais ma mémoire n'est pas des plus fidèles. Je me rappelle maintenant ces longues distances parcourues en Thaïlande dans des couchettes si exigües que je pouvais à peine me retourner, des marchandes qui passaient à chaque heure et nous offraient roulées dans des feuilles de bananiers des préparations dont nous ne gardons que l'excellence du goût et sa nouveauté.
En couchettes, c'est avoir oublié l'impossibilité de faire une vraie toilette et l'inévitable mauvais repas. En couchettes parce que l'avion reste l'avion, dérisoire pour des distances si courtes.
Rome puis Florence et Venise. Pour nous ennivrer de peinture et nous régaler de pâtes. Oublier avant de les retrouver un papa "remisé" de la vie dans sa maison de retraite, le combat pour la vie de l'entreprise mais aussi la nouvelle décoration du magasin de Jacky, la livraison attendue du grand piano dont je sais bien que les premières notes iront à Bach.
De l'internet dont on dit qu'il embrasse le monde, je commence à croire que de Saumur son élan ne dépasse pas la distance qui me sépare de la boulangerie. En somme, ce blog serait à l'image de cette ville qui se gausse d'être ou 'pôle touristique international' ou 'perle de l'Anjou'. Terribles mots qui s'assemblent pour ne rien exprimer que le désert dans lequel nous vivons et rien ne me plaît mieux que de l'entendre confirmer, ainsi par cette incontournable dame qui préside à l'entrée du musée des Sables d'Olonnes :
' De Saumur? ...les pauvres....'
Les pauvres assurément qui, dimanche, ont bravé la pluie pour visiter l'exposition Anton Prinner et ainsi revoir, comme en pèlerinage trois admirables Marquet, des Chaissac en quantité, Combas, Cognée, les incroyables Brauner.
